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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/399

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du règne animal, des animaux très-imparfaits, à peine perceptibles, presque sans consistance dans leurs parties, et dont les facultés sont extrêmement bornées ; au lieu d’y voir les animaux les plus avancés dans la composition et le perfectionnement de l’organisation, ceux qui ont le plus de facultés, le plus de moyens pour varier leurs actions, en un mot, le plus d’intelligence ; et comme ces derniers sont ceux qu’on a le plus observés et le mieux étudiés, on pourra même regarder comme plus raisonnable de procéder, à l’égard des animaux, du plus connu vers ce qui l’est le moins, que de suivre une route opposée.

Cependant, comme dans toute chose il faut considérer la fin qu’on se propose, et les moyens qui peuvent conduire au but, je crois qu’il est facile de démontrer que l’ordre généralement établi par l’usage dans la distribution des animaux, est précisément celui qui nous éloigne le plus du but qu’il nous importe d’atteindre ; que c’est celui qui est le moins favorable à notre instruction ; en un mot, celui qui oppose le plus d’obstacles à ce que nous saisissions le plan, l’ordre et les moyens qu’emploie la nature dans ses opérations à l’égard des animaux.

Dans l’examen et l’étude même que l’on fait de ces corps vivans, s’il n’était question que de les distinguer les uns des autres par les caractères de leur forme extérieure ; et si l’on ne devait considérer leurs