Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/47

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réellement le propre de tous les animaux, c’est-à-dire, si le sentiment, dont on a fait l’un des caractères distinctifs des animaux dans la définition qu’on en donne, ce qui se trouve copié dans tous les ouvrages et répété partout, leur est véritablement général ; ou, si ce n’est pas une faculté particulière à certains d’entre eux, comme l’est celle de mouvoir volontairement leurs parties.

Il n’est aucun physiologiste qui ne sache très-bien que, sans l'influence d’un système nerveux, le sentiment ne saurait être produit. C’est une condition de rigueur ; et l’on sait même que ceux des nerfs qui fournissent à certaines parties la faculté de sentir, cessent aussitôt, par leur lésion, d’y entretenir cette faculté. C’est donc un fait positif que le sentiment est un phénomène organique ; qu’aucune matière quelconque n’a en elle-même la faculté de sentir (Phil. zool., vol. 2, p. 252) ; et qu’enfin, ce n’est que par le moyen des nerfs que le phénomène du sentiment peut se produire. Il résulte de ces vérités, que personne actuellement ne saurait contester, qu’un animal qui n'aurait point de nerfs ne saurait sentir.

J’ajouterai maintenant, comme seconde condition, que le système nerveux doit être déjà assez avancé dans sa composition pour pouvoir donner lieu au phénomène du sentiment ; car, je puis prouver que, pour sentir, il ne suffit point à un animal d’avoir