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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/481

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Ce pas est franchi ; l’ordre de la formation successive des différens animaux ne saurait être maintenant contesté ; il faudra bien qu’on le reconnaisse.

Mais cet ordre n’est point simple et n’a pu l’être ; des causes accidentelles l’ont nécessairement modifié çà et là. En effet, la considération des rameaux latéraux qu’on est forcé d’y reconnaître, et même celle de sa division au moins en deux séries particulières, attestent qu’il a été fortement assujéti à l’influence de causes modifiantes qui l’ont amené à l’état où nous l’observons.

Je puis effectivement faire voir que l’ordre de la production des animaux fut d’abord unique, formant une série munie de quelques rameaux, et qu’ensuite, dès qu’un certain nombre d’animaux eurent l’existence, des circonstances particulières donnèrent lieu à la formation d’une autre série, aussi subrameuse et bien caractérisée. L’ordre de la production dont il s’agit se trouva donc divisé en deux séries séparées, ayant chacune quelques rameaux simples. Peut-être en existe-t-il encore quelques autres ; mais je pense que les deux séries que je vais signaler peuvent suffire à l’explication de ce qui nous est maintenant connu à l’égard des animaux.

Pour faire concevoir à quoi peut tenir ce singulier ordre de choses, je dirai que je regarde comme une vérité de fait que, lorsque la nature opère dans des circonstances diverses ou sur des matériaux de nature dissemblable, ses produits sont nécessairement différens.