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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/59

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vivant, il nous importe, avant tout, de savoir en quoi les corps incapables de posséder la vie, diffèrent de ceux qui en jouissent ou peuvent en jouir.

Ainsi, jetons un coup d’oeil rapide sur ces corps incapables de vivre, et qui cependant fournissent les matériaux de ceux que la vie anime ; et fixons, d’une manière positive la limite qui la sépare des corps vivans. Quoiqu’admise, cette limite n’est pas tellement déterminée qu’on ait bien des fois tenté de la franchir de notre temps, en attribuant la vie à des objets dans lesquels il est impossible qu’elle puisse exister[1].

En examinant attentivement tout ce que nous pouvons observer hors de nous, tout ce qui peut affecter nos sens et parvenir à notre connaissance, nous remarquons que, parmi tant de corps divers qui sont dans ce cas, certains d’entre eux offrent cela de particulier, qu’ils manquent de rapports communs, relativement à leur origine ; que leur durée et leur volume ou leur grandeur n’ont rien qui soit

  1. N’a-t-on pas osé dire que le globe terrestre est un corps vivant ; qu’il en est de même des différens corps célestes ; et confondant le phénomène organique de la vie, qui donne des facultés toujours les mêmes aux corps en qui on l’observe, avec le mouvement constamment répandu dans toutes les parties de la nature, n’a-t-on pas osé assimiler la nature même aux êtres doués de la vie !