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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/110

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80 de l’espèce.  

trophe universelle avoit eu lieu à l’égard du globe de la terre ; qu’elle avoit tout déplacé, et avoit détruit une grande partie des espèces qui existoient alors.

Il est dommage que ce moyen commode de se tirer d’embarras, lorsqu’on veut expliquer les opérations de la nature dont on n’a pu saisir les causes, n’ait de fondement que dans l’imagination qui l’a créé, et ne puisse être appuyé sur aucune preuve.

Des catastrophes locales, telles que celles que produisent des tremblemens de terre, des volcans, et d’autres causes particulières, sont assez connues, et l’on a pu observer les désordres qu’elles occasionnent dans les lieux qui en ont supporté.

Mais pourquoi supposer, sans preuves, une catastrophe universelle, lorsque la marche de la nature mieux connue, suffit pour rendre raison de tous les faits que nous observons dans toutes ses parties ?

Si l’on considère, d’une part, que dans tout ce que la nature opère, elle ne fait rien brusquement, et que partout elle agit avec lenteur et par degrés successifs, et de l’autre part, que les causes particulières ou locales des désordres, des bouleversemens, des déplacemens, etc., peuvent rendre raison de tout ce que l’on observe à la