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généralités

riche et plus varié que l’autre ; il est en même temps celui qui offre, dans les produits de l’organisation, les phénomènes les plus admirables.

La terre à sa surface, le sein des eaux, et, en quelque sorte, l’air même, sont peuplés d’une multitude infinie d’animaux divers, dont les races sont tellement diversifiées et nombreuses, que vraisemblablement une grande partie d’entre elles échappera toujours à nos recherches. On a d’autant plus lieu de penser ainsi, que l’énorme étendue des eaux, leur profondeur en beaucoup d’endroits, et la prodigieuse fécondité de la nature dans les plus petites espèces, seront, en tout temps sans doute, un obstacle presqu’invincible à l’avancement de nos connoissances à cet égard.

Une seule classe des animaux sans vertèbres, celle, par exemple, des insectes, équivaut, pour le nombre et la diversité des objets qu’elle comprend, au règne végétal entier. Celle des polypes est vraisemblablement beaucoup plus nombreuse encore ; mais jamais on ne pourra se flatter de connoître la totalité des animaux qui en font partie.

Par suite de l’extrême multiplication des petites espèces, et surtout des animaux les plus imparfaits, la multiplicité des individus pouvoit nuire à la conservation des races, à celle des progrès acquis dans le perfectionnement de l’or-