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sur les animaux

ganisation, en un mot, à l’ordre général, si la nature n’eut pris des précautions pour restreindre cette multiplication dans des limites qu’elle ne peut jamais franchir.

Les animaux se mangent les uns les autres, sauf ceux qui ne vivent que de végétaux ; mais ceux-ci sont exposés à être dévorés par les animaux carnassiers.

On sait que ce sont les plus forts et les mieux armés qui mangent les plus foibles, et que les grandes espèces dévorent les plus petites. Néanmoins les individus d’une même race se mangent rarement entre eux ; ils font la guerre à d’autres races.

La multiplication des petites espèces d’animaux est si considérable, et les renouvellemens de leurs générations sont si prompts, que ces petites espèces rendroient le globe inhabitable aux autres, si la nature n’eut mis un terme à leur prodigieuse multiplication. Mais comme elles servent de proie à une multitude d’autres animaux, que la durée de leur vie est très-bornée, et que les abaissemens de température les font périr, leur quantité se maintient toujours dans de justes proportions pour la conservation de leurs races, et pour celle des autres.

Quant aux animaux plus grands et plus forts, ils seroient dans le cas de devenir dominans