Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
149
de la chaîne animale.

jusque dans le tuyau des grandes plumes[1]. Ce n’est néanmoins que dans le poumon que le sang des oiseaux reçoit l’influence de l’air dont il a besoin ; car l’air qui pénètre dans les autres parties du corps a un autre usage que celui de servir à la respiration.

Ainsi, les oiseaux, qu’avec raison l’on a placés après les animaux à mamelles, présentent, dans leur organisation générale, une dégradation évidente, non parce que leur poumon offre une particularité qu’on ne trouve pas dans les premiers, et qui n’est due, ainsi que leurs plumes, qu’à l’habitude qu’ils ont prise de s’élancer dans le

  1. Si les oiseaux ont leurs poumons percés, et leurs poils changés en plumes par les suites de leur habitude de s’élever dans le sein de l’air, on me demandera pourquoi les chauves-souris n’ont pas aussi des plumes et leurs poumons percés. Je répondrai qu’il me paroît probable que les chauves-souris ayant un système d’organisation plus perfectionné que celui des oiseaux, et par suite un diaphragme complet qui borne le gonflement de leurs poumons, n’ont pu réussir à les percer, ni à se gonfler suffisamment d’air, pour que l’influence de ce fluide arrivant avec effort jusqu’à la peau, donne à la matière cornée des poils, la faculté de se ramifier en plumes. En effet, dans les oiseaux, l’air s’introduisant jusque dans la bulbe des poils, change en tuyau leur base, et force ces mêmes poils de se diviser en plumes ; ce qui ne peut avoir lieu dans la chauve-souris, où l’air ne pénètre pas au delà du poumon.