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de la chaîne animale.

encore ici une de ces déviations dans la progression du perfectionnement de l’organisation qui sont produites par les circonstances, et, par conséquent, par des causes étrangères à celles qui composent graduellement l’organisation des animaux.

En considérant l’influence de l’emploi des organes, et celle d’un défaut absolu et constant d’usage, nous verrons, en effet, qu’une tête, des yeux, etc., eussent été fort inutiles aux mollusques du second ordre, parce que le grand développement de leur manteau n’eût permis à ces organes aucun emploi quelconque.

Conformément à cette loi de la nature, qui veut que tout organe constamment sans emploi se détériore insensiblement, s’appauvrisse, et à la fin disparoisse entièrement, la tête, les yeux, les mâchoires, etc., se trouvent, en effet, anéantis dans les mollusques acéphalés : nous en verrons ailleurs bien d’autres exemples.

Dans les animaux sans vertèbres, la nature ne trouvant plus, dans les parties intérieures, des appuis pour le mouvement musculaire, y a suppléé, dans les mollusques, par le manteau dont elle les a munis. Or, ce manteau des mollusques est d’autant plus ferme et plus resserré, que ces animaux exécutent plus de locomotion, et qu’ils sont réduits à ce seul secours.