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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/202

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dégradation de l’organisation

Ainsi, dans les mollusques céphalés, où il y a plus de locomotion que dans ceux qui n’ont point de tête, le manteau est plus étroit, plus épais et plus ferme ; et parmi ces mollusques céphalés, ceux qui sont nus (sans coquilles) ont, en outre, dans leur manteau une cuirasse plus ferme encore que le manteau lui-même ; cuirasse qui facilite singulièrement la locomotion et les contractions de l’animal (les limaces).

Mais si au lieu de suivre la chaîne animale en sens inverse de l’ordre même de la nature, nous la parcourions depuis les animaux les plus imparfaits jusqu’aux plus parfaits, alors il nous seroit facile d’apercevoir que la nature, sur le point de commencer le plan d’organisation des animaux vertébrés, a été forcée, dans les mollusques, d’abandonner le moyen d’une peau crustacée ou cornée pour les appuis de l’action musculaire ; que se préparant à porter ces points d’appui dans l’intérieur de l’animal, les mollusques se sont trouvés, en quelque sorte, dans le passage de ce changement de système d’organisation, et qu’en conséquence, n’ayant plus que de foibles moyens de mouvemens locomoteurs, ils ne les exécutent tous qu’avec une lenteur remarquable.