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de la chaîne animale.

nerfs, ni organes particuliers pour la respiration, ni vaisseaux pour la circulation des fluides, ni ovaire pour la génération. La substance de leur corps est, en quelque sorte, homogène, et constituée par un tissu cellulaire gélatineux et irritable, dans lequel des fluides se meuvent avec lenteur. Enfin, tous leurs viscères se réduisent à un canal alimentaire imparfait, rarement replié sur lui-même, ou muni d’appendices, ne ressemblant, en général, qu’à un sac allongé, et n’ayant toujours qu’une seule ouverture servant à la fois de bouche et d’anus.

On ne peut être fondé à dire que, dans les animaux dont il s’agit, et où l’on ne trouve ni système nerveux, ni organe respiratoire, ni muscle, etc., ces organes, infiniment réduits, existent néanmoins ; mais qu’ils sont répandus et fondus dans la masse générale du corps, et également répartis dans toutes ses molécules, au lieu d’être rassemblés dans des lieux particuliers ; et qu’en conséquence, tous les points de leur corps peuvent éprouver toutes les sortes de sensations, le mouvement musculaire, la volonté, des idées et la pensée : ce seroit une supposition tout-à-fait gratuite, sans base et sans vraisemblance. Or, avec une pareille supposition, on pourroit dire que l’hydre a, dans tous les points de son corps, tous les organes de l’animal le plus parfait, et,