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de la chaîne animale.

ce verre de manière que le jour frappe dans un point opposé à celui où se trouve l’animal : vous verrez toujours l’hydre aller, par un mouvement lent, se placer dans le lieu où frappe la lumière, et y rester tant que vous ne changerez pas ce point. Elle suit en cela ce qu’on observe dans les parties des végétaux qui se dirigent, sans aucun acte de volonté, vers le côté d’où vient la lumière.

Sans doute, partout où un organe spécial n’existe plus, la faculté à laquelle il donnoit lieu cesse aussi d’exister ; mais, en outre, on observe clairement qu’à mesure qu’un organe se dégrade et s’appauvrit, la faculté qui en résultoit devient proportionnellement plus obscure et plus imparfaite. C’est ainsi qu’en descendant du plus composé vers le plus simple, les insectes sont les derniers animaux en qui l’on trouve des yeux ; mais on a tout-à-fait lieu de penser qu’ils voient fort obscurément, et qu’ils en font peu d’usage.

Ainsi, en parcourant la chaîne des animaux, depuis les plus parfaits jusqu’aux plus imparfaits, et en considérant successivement les différens systèmes d’organisation qui se distinguent dans l’étendue de cette chaîne, la dégradation de l’organisation, et de chacun des organes jusqu’à leur entière disparition, est un fait positif dont nous venons de constater l’existence.