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sur les actions des animaux.

nous le voyons actuellement ? Qu’on me dise dans quel pays une plante semblable habite naturellement, c’est-à-dire, sans y être la suite de sa culture dans quelque voisinage ?

Où trouve-t-on, dans la nature, nos choux, nos laitues, etc., dans l’état où nous les possédons dans nos jardins potagers ? N’en est-il pas de même à l’égard de quantité d’animaux que la domesticité a changés ou considérablement modifiés ?

Que de races très-différentes parmi nos poules et nos pigeons domestiques, nous nous sommes procurées en les élevant dans diverses circonstances et dans différens pays, et qu’en vain on chercheroit maintenant à retrouver telles dans la nature !

Celles qui sont les moins changées, sans doute, par une domesticité moins ancienne, et parce qu’elles ne vivent pas dans un climat qui leur soit étranger, n’en offrent pas moins, dans l’état de certaines de leurs parties, de grandes différences produites par les habitudes que nous leur avons fait contracter. Ainsi, nos canards et nos oies domestiques retrouvent leur type dans les canards et les oies sauvages ; mais les nôtres ont perdu la faculté de pouvoir s’élever dans les hautes régions de l’air, et de traverser de grands pays en volant ; enfin, il s’est opéré un changement