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sur les actions des animaux.

Dans les mollusques acéphalés, le grand développement du manteau de ces mollusques eût rendu leurs yeux et même leur tête tout-à-fait inutiles. Ces organes, quoique faisant partie d’un plan d’organisation qui doit les comprendre, ont donc dû disparoître et s’anéantir par un défaut constant d’usage.

Enfin, il entroit dans le plan d’organisation des reptiles, comme des autres animaux vertébrés, d’avoir quatre pattes dépendantes de leur squelette. Les serpens devroient conséquemment en avoir quatre, d’autant plus qu’ils ne constituent point le dernier ordre des reptiles, et qu’ils sont moins voisins des poissons que les batraciens (les grenouilles, les salamandres, etc.)

Cependant les serpens ayant pris l’habitude de ramper sur la terre, et de se cacher sous les herbes, leur corps, par suite d’efforts toujours répétés pour s’allonger, afin de passer dans des espaces étroits, a acquis une longueur considérable et nullement proportionnée à sa grosseur. Or, des pattes eussent été très-inutiles à ces animaux, et conséquemment sans emploi : car des pattes allongées eussent été nuisibles à leur besoin de ramper, et des pattes très-courtes, ne pouvant être qu’au nombre de quatre, eussent été incapables de mouvoir leur corps. Ainsi le défaut d’emploi de ces parties ayant été constant dans