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influence des circonstances

a donné lieu aux mêmes produits à leur égard.

Les animaux ruminans ne pouvant employer leurs pieds qu’à les soutenir, et ayant peu de force dans leurs mâchoires, qui ne sont exercées qu’à couper et broyer l’herbe, ne peuvent se battre qu’à coups de tête, en dirigeant l’un contre l’autre le vertex de cette partie.

Dans leurs accès de colère, qui sont fréquens, surtout entre les mâles, leur sentiment intérieur, par ses efforts, dirige plus fortement les fluides vers cette partie de leur tête, et il s’y fait une sécrétion de matière cornée dans les uns, et de matière osseuse mélangée de matière cornée dans les autres, qui donne lieu à des protubérances solides : de là l’origine des cornes et des bois, dont la plupart de ces animaux ont la tête armée.

Relativement aux habitudes, il est curieux d’en observer le produit dans la forme particulière et la taille de la giraffe (camelo-pardalis) : on sait que cet animal, le plus grand des mammifères, habite l’intérieur de l’Afrique, et qu’il vit dans des lieux où la terre, presque toujours aride et sans herbage, l’oblige de brouter le feuillage des arbres, et de s’efforcer continuellement d’y atteindre. Il est résulté de cette habitude, soutenue, depuis long-temps, dans tous les individus de sa race, que ses jambes de devant sont devenues plus longues que celles de derrière, et que