Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
257
sur les actions des animaux.

son col s’est tellement allongé, que la giraffe, sans se dresser sur les jambes de derrière, élève sa tête et atteint à six mètres de hauteur (près de vingt pieds).

Parmi les oiseaux, les autruches, privées de la faculté de voler, et élevées sur des jambes très-hautes, doivent vraisemblablement leur conformation singulière à des circonstances analogues.

Le produit des habitudes est tout aussi remarquable dans les mammifères carnassiers, qu’il l’est dans les herbivores ; mais il présente des effets d’un autre genre.

En effet, ceux de ces mammifères qui se sont habitués, ainsi que leur race, soit à grimper, soit à gratter pour creuser la terre, soit à déchirer pour attaquer et mettre à mort les autres animaux dont ils font leur proie, ont eu besoin de se servir des doigts de leurs pieds : or, cette habitude a favorisé la séparation de leurs doigts, et leur a formé les griffes dont nous les voyons armés.

Mais, parmi les carnassiers, il s’en trouve qui sont obligés d’employer la course pour attraper leur proie : or, celui de ces animaux que le besoin, et conséquemment que l’habitude de déchirer avec ses griffes, ont mis dans le cas, tous les jours, de les enfoncer profondément dans le corps d’un autre animal, afin de s’y accrocher,

17