Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/385

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Maintenant pour suivre, dans tous ses points, la supposition présentée dès le commencement de ces observations, il convient d’y ajouter les considérations suivantes.

Les individus de la race dominante dont il a été question, s’étant emparés de tous les lieux d’habitation qui leur furent commodes, et ayant considérablement multiplié leurs besoins à mesure que les sociétés qu’ils y formoient devenoient plus nombreuses, ont dû pareillement multiplier leurs idées, et par suite ressentir le besoin de les communiquer à leurs semblables. On conçoit qu’il en sera résulté pour eux la nécessité d’augmenter et de varier en même proportion les signes propres à la communication de ces idées. Il est donc évident que les individus de cette race auront dû faire des efforts continuels, et employer tous leurs moyens dans ces efforts, pour créer, multiplier et varier suffisamment les signes que leurs idées et leurs besoins nombreux rendoient nécessaires.

Il n’en est pas ainsi des autres animaux ; car, quoique les plus parfaits d’entre eux, tels que les quadrumanes, vivent, la plupart, par troupes ; depuis l’éminente suprématie de la race citée, ils sont restés sans progrès dans le perfectionnement de leurs facultés, étant pourchassés de toutes parts et relégués dans des lieux sauvages, dé-