Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/405

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les autres ne pouvant nullement en être doués.

J’ose le dire, c’est un abus très-nuisible à l’avancement de nos connoissances physiologiques, que de supposer inconsidérément que tous les animaux, sans exception, possèdent les mêmes organes et jouissent des mêmes facultés ; comme si la nature étoit forcée d’employer partout les mêmes moyens pour arriver à son but. Dès que, sans s’arrêter à la considération des faits, il n’en coûte que quelques actes de l’imagination pour créer des principes, que ne suppose-t-on de suite que tous les corps vivans possèdent généralement les mêmes organes, et jouissent en conséquence des mêmes facultés ?

Un objet que je n’ai pas dû négliger dans cette seconde partie de mon ouvrage, est la considération des résultats immédiats de la vie dans un corps. Or, je puis faire voir que ces résultats donnent lieu à des combinaisons entre des principes qui, sans cette circonstance, ne se fussent jamais unis ensemble. Ces combinaisons se surchargent même de plus en plus, à mesure que l’énergie vitale augmente ; en sorte que, dans les animaux les plus parfaits, elles offrent une grande complication et une surcharge considérable dans leurs principes combinés. Ainsi les corps vivans constituent, par le pouvoir de la vie qu’ils possèdent, le principal moyen que la