Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/435

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dessiccation, cette dessiccation peut s’opérer sans altérer les organes ou les parties contenantes de cet animal, et sans y détruire l’ordre qui y doit exister : dans ce cas, la vie est tout-à-fait suspendue dans ce corps desséché ; aucun mouvement organique ne se produit en lui ; et il ne paroît plus faire partie des corps vivans : cependant on ne peut dire qu’il soit mort ; car ses organes ou ses parties contenantes ayant conservé leur intégrité, si l’on rend à ce corps les fluides intérieurs dont il étoit privé, bientôt la cause stimulante, aidée d’une douce chaleur, excits des mouvemens, des actions et des réactions dans ses parties, et dès lors la vie lui est rendue.

Le rotatoire de Spallanzani que l’on a plusieurs fois réduit à un état de mort par une prompte dessiccation, et ensuite rendu vivant en le replongeant dans l’eau, pénétrée par une douce chaleur, prouve que la vie peut être alternativement suspendue et rétablie : elle n’est donc qu’un ordre et qu’un état de choses dans un corps qui y permettent les mouvemens vitaux qu’une cause particulière est capable d’exciter.

Dans le règne végétal, les algues et les mousses offrent les mêmes phénomènes à cet égard que le rotatoire de Spallanzani ; et l’on sait que des mousses promptement desséchées et conservées dans un herbier, fût-ce pendant un siècle, et re-