Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/448

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conservation de leur vie. Cependant on ne peut être fondé à dire qu’en eux les mouvemens vitaux ne s’exécutent que par des impressions reçues par des parties sensibles ; car si leur irritabilité étoit détruite, ils perdroient aussitôt la vie ; et leur sentiment, supposé toujours existant, ne sauroit lui seul la leur conserver. D’ailleurs, je compte prouver, dans le quatrième chapitre de cette partie, que la sensibilité et l’irritabilité sont des facultés non-seulement très-distinctes, mais qu’elles n’ont pas la même source, et qu’elles sont dues à des causes très-différentes.

Vivre, c’est sentir, dit Cabanis : oui, sans doute, pour l’homme et les animaux les plus parfaits, et probablement encore pour un grand nombre d’invertébrés. Mais comme la faculté de sentir s’affoiblit à mesure que le système d’organes qui y donne lieu a moins de développement, et moins de concentration dans la cause qui rend cette faculté énergique, il faudra dire que vivre c’est à peine sentir, pour ceux des animaux sans vertèbres qui ont un système nerveux ; parce que ce système d’organes, surtout dans les insectes, ne leur donne qu’un sentiment fort obscur.

Quant aux radiaires, si le système dont il s’agit existe encore en elles, comme il n’y peut être que très-réduit, il n’y peut être propre qu’à l’excitation du mouvement musculaire.