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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/97

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  parmi les corps vivans. 67

dire que c’est la nature qui a, elle seule, créé cette diversité étonnante de moyens, de ruses, d’adresse, de précautions, de patience, dont l’industrie des animaux nous offre tant d’exemples ? Ce que nous observons à cet égard, dans la classe seule des insectes, n’est-il pas mille fois plus que suffisant pour nous faire sentir que les bornes de la puissance de la nature ne lui permettent nullement de produire elle-même tant de merveilles, et pour forcer le philosophe le plus obstiné à reconnoître qu’ici la volonté du suprême Auteur de toutes choses a été nécessaire, et a suffi seule pour faire exister tant de choses admirables ?

Sans doute, il faudroit être téméraire, ou plutôt tout-à-fait insensé, pour prétendre assigner des bornes à la puissance du premier Auteur de toutes choses ; mais, par cela seul, personne ne peut oser dire que cette puissance infinie n’a pu vouloir ce que la nature même nous montre qu’elle a voulu.

Cela étant, si je découvre que la nature opère elle-même tous les prodiges qu’on vient de citer ; qu’elle a créé l’organisation, la vie, le sentiment même ; qu’elle a multiplié et diversifié, dans des limites qui ne nous sont pas connues, les organes et les facultés des corps organisés dont elle soutient ou propage l’existence ; qu’elle a créé dans