Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/52

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les autres, redoutables par leur nombre, semblent ligués pour l’exclure du domaine où ils se multiplient sans cesse. Aussi toutes les influences dont nous avons parlé sont-elles sans action, si la chaleur est absente. La lumière, l’atmosphère et l’eau seraient impuissantes pour faire germer et développer la plante, si la chaleur n’intervenait pas dans une mesure appropriée aux besoins de chaque espèce. Sans chaleur, l’animal périt dans le sein de sa mère ou dans l’œuf, et cette chaleur même a sa source éloignée dans le soleil. Sous l’influence des rayons solaires, un des éléments de l’air est décomposé, l’autre absorbé ; la matière verte et les autres principes immédiats se déposent dans le tissu des végétaux ; ceux-ci nourrissent l’animal, dont ils maintiennent la température ; cette chaleur active les fonctions, engendre les mouvements, préside à la reproduction et à toutes les modifications organiques par lesquelles les animaux se transforment depuis la monade jusqu’à l’homme. Transformation des forces physiques, transformation des espèces organisées, même phénomène sous deux aspects, ou plutôt la première une prémisse, la seconde une conséquence. Affirmer l’une et nier l’autre est radicalement illogique. Le physicien et le naturaliste ne sauraient se contredire, et la physiologie