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milieu desquelles l'animal se trouve placé. Aussi la doctrine des causes finales, si fort en vogue dans le siècle dernier, est-elle généralement abandonnée par les naturalistes penseurs de notre temps.

Continuons l’étude des organes avortés. Dans une classe d’animaux, les uns terrestres, les autres aquatiques, celle des reptiles, ce sont les pattes qui disparaissent. Les crocodiles et les lézards en ont quatre: chez les Seps, elles sont très-courtes; dans les bimanes et les bipèdes, il n’y en a plus que deux; dans le Pseudopus, elles se réduisent à de petits tubercules, dernière trace des membres postérieurs. Chez l’orvet, il n’y a plus de membres, mais on trouve sous la peau les os de l’épaule et le sternum; enfin ces os même disparaissent dans les serpents. Cependant chez le boa on remarque encore deux os en forme de cornes, réminiscence du bassin des sauriens. Lamarck ne craint pas[1] d’expliquer cette disparition des membres par l’habitude de ramper, de se glisser sous les pierres ou dans l’herbe, qui existe déjà chez les lézards; il fait remarquer avec raison qu’un corps aussi allongé que celui d’un serpent n’aurait pas été convenablement soutenu par quatre pattes, nombre que la nature n’a jamais

  1. Philosophie zoologique. t. Ier, p. 214.