Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/144

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c’est comme si l’on vouloit trouver un poumon dans les insectes, parce qu’ils respirent l’air. Aussi les trachées aérifères des insectes constituent-elles le plus imparfait des organes qui respirent l’air ; elles s’étendent dans toutes les parties de l’animal, et y vont porter l’utile influence de la respiration ; tandis que le poumon, comme les branchies, est un organe respiratoire isolé, qui, lorsqu’il a obtenu son plus grand perfectionnement, est le plus actif des organes respiratoires.

Pour bien saisir le fondement de tout ce que je viens d’exposer, il importe de donner quelque attention aux deux considérations suivantes.

La respiration, dans les animaux qui n’ont pas de circulation pour leur fluide essentiel, s’effectue avec lenteur, sans mouvement particulier apparent, et dans un système d’organes qui est répandu à peu près dans tout le corps de l’animal. Dans cette respiration, c’est le fluide respiré qui va lui-même porter partout son influence ; le fluide essentiel de l’animal ne va nulle part au-devant de lui. Telle est la respiration des radiaires et des vers, dans laquelle l’eau est le fluide respiré, et telle est ensuite la respiration des insectes et des arachnides, dans laquelle ce fluide respiré est l’air atmosphérique.

Mais la respiration des animaux, qui ont une