de voir ce fluide. Il est surtout très-inconvenable de le faire, lorsqu’on sait que tous les phénomènes organiques résultent uniquement de relations entre des fluides en mouvement et les organes qui donnent lieu à ces phénomènes. Enfin, cette inconvenance est bien plus grande encore, lorsqu’on est convaincu que les fluides visibles (le sang, la lymphe, etc.) qui arrivent et pénètrent dans la substance des nerfs et du cerveau, sont trop grossiers et ont trop de lenteur dans leurs mouvemens, pour pouvoir donner lieu à des actes aussi rapides que ceux qui constituent le mouvement musculaire, le sentiment, les idées, la pensée, etc.
D’après ces considérations, je reconnois que, dans tout animal qui possède un système nerveux, il existe dans les nerfs et dans les foyers médullaires auxquels ces nerfs aboutissent, un fluide invisible, très-subtil, contenable, et à peu près inconnu dans sa nature, parce qu’on manque de moyens pour l’examiner directement. Ce fluide, que je nomme fluide nerveux, se meut dans la substance pulpeuse des nerfs et du cerveau, avec une célérité extraordinaire, et cependant n’y forme, pour l’exécution de ses mouvemens, aucuns conduits perceptibles.
C’est par le moyen de ce fluide subtil que les nerfs agissent ; que le mouvement musculaire se