Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désordres dans les idées, les pensées, et altérer plus ou moins les fonctions de plusieurs des organes essentiels à la vie.

On sait qu’une nouvelle affligeante et inattendue, que celle même qui cause une joie extrême, produisent des émotions dont les suites peuvent être de la nature de celles que je viens de citer.

On sait aussi que les moindres effets de ces émotions sont de troubler la digestion, ou de la rendre pénible ; et qu’à l’égard des personnes âgées, lorsqu’elles sont un peu fortes, elles sont dangereuses, et quelquefois funestes.

Enfin, la puissance des émotions morales est si grande, que souvent elle réussit à dominer le sentiment physique. En effet, on a vu des fanatiques, c’est-à-dire, des individus dont le sentiment moral étoit tellement exalté, qu’ils parvenoient à surmonter les impressions des tortures qu’on leur faisoit éprouver.

Quoiqu’en général, les émotions morales l’emportent en puissance sur les émotions physiques, celles-ci, néanmoins, lorsqu’elles sont très-fortes, troublent aussi les facultés intellectuelles, peuvent causer le délire, et déranger les fonctions organiques.

Je terminerai ces remarques par une réflexion que je crois fondée ; savoir : que le sentiment moral exerce, avec le temps, sur l’état de l’or-