Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ayant été tracés sur quelque partie de notre organe, le fluide nerveux agité, qui les traverse, en rapporte le produit à notre sentiment intérieur, qui nous en donne la conscience.

Outre qu’il y a réellement deux sortes d’idées, relativement à leur origine, on doit encore distinguer celles qui nous sont rendues sensibles, et qui sont à la fois accompagnées de la sensation qui les a produites, de celles qui, pareillement présentes à notre conscience, ne sont plus réunies à la sensation.

Je nomme les premières, idées physico-morales, et les secondes, idées morales seulement.

Les idées physico-morales sont claires, vives, nettement exprimées, et se font ressentir avec la force que leur communique la sensation qui les accompagne. Ainsi, la vue d’un édifice, ou de tout autre objet qui se trouve sous mes yeux, et auquel je donne de l’attention, fait naître en moi une idée ou plusieurs dont je suis vivement frappé.

Au contraire, les idées morales, soit simples, soit complexes, c’est-à-dire, celles dont nous n’avons la conscience qu’à la suite d’une opération de notre entendement, excitée par notre sentiment intérieur, sont très-obscures, foiblement exprimées, et n’ont aucune vivacité dans la manière dont elles nous affectent, quoiqu’elles nous émeuvent quelquefois. Ainsi, lorsque je me