Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/375

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rappelle un objet que j’ai vu et remarqué, un jugement que j’ai porté, un raisonnement que j’ai fait, etc., l’idée ne m’en est rendue sensible que d’une manière foible et obscure.

Il faut donc bien se garder de confondre ce que nous éprouvons lorsque nous avons la conscience d’une idée quelconque, avec ce que nous ressentons lorsqu’une sensation nous affecte, et que nous y donnons de l’attention.

Tout ce dont nous avons seulement la conscience, ne nous parvient que par l’organe de l’intelligence ; et tout ce qui nous fait éprouver la sensation, ne s’exécute, d’abord, que par l’organe sensitif que nous possédons, et ensuite par l’idée que nous en recevons, si notre attention nous le fait remarquer.

Ainsi, il est essentiel de distinguer le sentiment moral du sentiment physique ; parce que l’expérience du passé nous apprend que faute d’avoir fait cette distinction, des hommes du plus grand mérite, confondant les deux sentimens dont il s’agit, ont établi des raisonnemens qu’il faut maintenant détruire.

Sans doute, l’un et l’autre sentiment sont physiques ; mais la différence des expressions que j’emploie pour les distinguer, suffit à l’objet que j’ai en vue ; et d’ailleurs, ce sont les expressions en usage.