Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/387

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de différens ordres peuvent se multiplier presqu’à l’infini, ce dont la plupart de nos raisonnemens nous offrent des exemples.

Ainsi se forment, dans l’organe de l’intelligence, différens actes physiques qui donnent lieu aux phénomènes des comparaisons, des jugemens particuliers, des analises d’idées, enfin, des raisonnemens ; et ces différens actes ne sont que des opérations sur des idées déjà tracées, qui s’exécutent par des mouvemens moyens qu’acquiert le fluide nerveux, lorsqu’il en rencontre les traits ou les images dans son agitation : et comme ces opérations sur les idées déjà tracées, même sur des séries d’idées comparées, soit successivement, soit ensemble, ne sont que des rapports recherchés par la pensée et à l’aide du sentiment intérieur, entre les idées de quelqu’ordre qu’elles soient, ces mêmes opérations sont terminées par des résultats qu’on nomme jugemens, conséquences, conclusions, etc.

De même se produisent physiquement, dans les animaux les plus parfaits, des phénomènes d’intelligence, d’un ordre bien inférieur sans doute, mais qui sont tout-à-fait analogues à ceux que je viens de citer ; car ces animaux reçoivent des idées, et ont la faculté de les comparer et d’en obtenir des jugemens. Leurs idées sont donc réellement tracées et imprimées dans l’organe où