Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

spécial propre à le produire, c’est-à-dire, sans un système nerveux. Or, cet organe est toujours très-distinct ; car ne pouvant exister sans un centre de rapport pour les nerfs, il ne sauroit être imperceptible lorsqu’il existe. Cela étant ainsi, et quantité d’animaux n’offrant aucun système nerveux, il est évident que la sensibilité n’est pas une faculté générale pour tous les animaux.

Enfin, le sentiment comparé à l'irritabilité, offre, en outre, cette particularité distinctive, qu’il cesse avec la vie, ou même un peu avant, tandis que l'irritabilité se conserve quelque temps encore après la mort de l’individu, même après qu’il auroit été mis en pièces.

Le temps pendant lequel l'irritabilité se conserve dans les parties d’un individu après sa mort, varie, sans doute, à raison du système d’organisation de cet individu ; mais dans tous les animaux, probablement, l'irritabilité se manifeste encore après la cessation de la vie.

Dans l’homme, l'irritabilité de celles de ses parties qui en sont susceptibles, ne dure guère que deux ou trois heures après qu’il a cessé de vivre, et moins encore, selon la cause qui l’a fait périr : mais trente heures après avoir enlevé le cœur d’une grenouille, ce cœur est encore irritable et susceptible de produire des mouvemens lorsqu’on l’irrite. Il y a des insectes en