Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/75

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dans des corps où elle ne se trouvoit pas auparavant, et qui ne pouvoient la posséder que par eux. Ainsi, leur comparaison attentivement suivie, ne peut que nous éclairer, jusqu’à un certain point, sur la véritable nature de ces actes.

J’ai déjà dit[1] que, dans la génération des animaux à mamelles, le mouvement vital paroissoit succéder immédiatement dans l’embryon, à la fécondation qu’il venoit de recevoir ; tandis que, dans les ovipares, il y a un intervalle entre l’acte de la fécondation de l’embryon, et le premier mouvement vital que l’incubation lui communique ; et l’on sait que cet intervalle peut être quelquefois très-prolongé.

Or, dans le cours de cet intervalle, l’embryon fécondé que l’on considère n’est pas encore au nombre des corps vivans ; il est propre, sans doute, à recevoir la vie ; et, pour cela, il ne lui faut qu’un stimulus que peut lui fournir l’incubation ; mais tant que le mouvement organique ne lui a point été imprimé par ce stimulus, cet embryon fécondé n’est qu’un corps préparé à posséder la vie, et non un corps qui en soit doué.

Un œuf fécondé de poule ou de tout autre oiseau, que l’on conserve pendant un certain temps, sans l’exposer à l’incubation ou à l’élévation de température qui en tient lieu, ne con-

  1. Recherches sur les Corps vivans, p. 46.