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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/126

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L’évêque de Coëtlogon présida, en 1687, à Saint-Brieuc une session des États, où l’on ne s’occupa guère que d’élaborer un règlement. Quelques années après, il fit un magnifique accueil au roi d’Angleterre, Jacques II, qui séjourna trois jours à Saint-Brieuc. Si la date de ce passage est bien 1689, comme on l’affirme, Jacques II se rendait en Irlande pour essayer de reconquérir son trône avec le secours de Louis XIV. Le souvenir de cette hospitalité contribua sans doute, un peu plus tard, à faire quelques Irlandais réfugiés s’établir à Saint-Brieuc et dans les paroisses voisines.

Bien qu’il fût affable, populaire et ennemi des procès, M. de Coëtlogon voulait maintenir dans son intégrité la dignité épiscopale. C’est pourquoi il fit rédiger un terrier pour constater les droits et les revenus de son fief et rendit au roi, en 1690, un aveu qui contient des détails intéressants dont nous nous servirons, à la fin de ce chapitre, en traitant de l’organisation intérieure.

Des trois évêques que nous avons cités depuis l’avènement de Louis XIV, il en est deux certainement qui ont jeté de l’éclat, par leurs qualités personnelles, sur l’histoire de Saint-Brieuc ; mais bien qu’ils fussent seigneurs de la ville, ils n’ont exercé que fort peu d’influence sur son administration. Cela n’entrait pas dans les vues de Louis XIV. La communauté de ville en fut-elle plus libre ? Pas davantage. Il serait injuste, nous le répétons, de ne pas reconnaître les services rendus par le grand roi à l’unité du pays, tant par ses guerres que par ses institutions centrales ; mais il s’agit ici de l’organisation municipale et il faut bien avouer que les villes ont grandement souffert, à la fin du xviie siècle, du système financier et du défaut de liberté.

On avait assez bien supporté l’accroissement des charges pendant la période des victoires. La France était fière de son roi, et d’ailleurs Colbert suffisait aux dépenses, sans frapper d’énormes impôts. En même temps qu’il mettait de l’ordre dans les finances de l’État, il surveillait la gestion des villes. La communauté de Saint-Brieuc elle-même fut