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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/128

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avoir le droit de le nommer. Après les charges municipales, celles de la milice coûtèrent 7,900 livres. Il résulta de la création de ces offices qu’à la fin du xviie siècle la communauté de ville ne se trouva plus guère composée que d’officiers municipaux. Appartenant aux vieilles familles bourgeoises de la cité, ils se mêlaient aux affaires par honneur et aussi par habitude ; mais leur zèle, loin d’être intempérant, s’affaiblit à tel point qu’il fallut plus d’une fois enjoindre aux membres de la communauté d’assister aux séances, sous peine de 10 à 20 livres d’amende, de déchéance de leurs droits et privilèges, et même d’exclusion après deux condamnations.

Voilà ce que la création de charges vénales et inutiles avait fait du corps municipal. Le tableau n’en serait pas complet, si nous ne parlions du gouverneur. Bien que Saint-Brieuc fût resté ville ouverte et qu’il n’y eût plus que des ruines à la tour de Cesson, il avait paru bon de nommer, dans la première partie du xviie siècle, un gouverneur de Saint-Brieuc et de la tour de Cesson. Les deux premiers titulaires, les sieurs Du Boislouet et d’Acigné, n’eurent pas d’attributions bien définies. Le troisième, Yves Olivier Du Plessis de La Rivière, seigneur de Plœuc, pourvu de cette charge par lettres patentes de 1667, eut, au début, de vives discussions avec le sénéchal royal, Phelipot de La Piguelaye, qui lui disputait la présidence ;