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parler de celui qui fut la gloire de cette famille, au xviie siècle. Né à peu de distance de Saint-Brieuc, au Plessis-Budes, en 1602, Jean-Baptiste Budes, comte de Guébriant, se fit une belle réputation militaire dans la guerre de Trente ans, d’abord en prenant une part brillante aux succès du duc Bernard de Saxe-Weimar et du suédois Banner, puis en faisant avec ses seules forces, dans l’ouest de l’Allemagne, des prodiges de tactique et d’audace. Il mourut, en 1643, des suites d’une blessure, au moment où il venait de s’emparer de Rothweil, en Souabe. Ses exploits lui avaient valu, l’année précédente, le bâton de maréchal de France. Il ne laissa pas d’enfants ; mais sa femme, qui était douée de talents supérieurs, continua d’honorer son nom et fut même, par une distinction assez rare, envoyée à la cour de Pologne avec le titre d’ambassadrice.

Nous avons déjà cité un neveu du maréchal de Guébriant, qui était en même temps son filleul, et que ses fonctions appelaient souvent à Saint-Brieuc, Jean-François Du Gouray, marquis de La Coste, lieutenant de roi en Basse-Bretagne. Cette charge lui fut confiée en raison de ses services en Flandre et de ceux de son oncle le maréchal. Il fut très modéré dans l’application des mesures qui suivirent la révocation de l’édit de Nantes. Fils de Guy Du Gouray et de Renée Budes, il possédait le château de La Coste, en Saint-Julien. L’aînée de ses deux filles, Sainte, épousa Louis de Bréhand, comte de Plélo, et la cadette, Madeleine, le marquis de Langeron. C’est à l’occasion de l’un de ces mariages que Mme de Sévigné écrivait, en 1688, à sa fille. Mme de Grignan : « Votre frère est à la noce de mademoiselle de la Coste à Saint-Brieux. M. de Chaulnes y étoit. Sans ce gouverneur, le marié s’en seroit enfui. » Le marquis de Langeron hérita de l’emploi et de l’influence de son beau-père et les transmit à son fils, que nous retrouverons, au xviiie siècle, dans une situation élevée.

Les manoirs voisins de Saint-Brieuc changèrent souvent de possesseurs. Ploufragan, dépeuplé par des épidémies,