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eu sa part dans le petit mouvement littéraire qui s’est produit, à Saint-Brieuc, au commencement du xviie siècle.

À la seconde partie de ce siècle nous rattacherons d’abord deux Briochins, Louis Doublet, dominicain du couvent de Guingamp, auteur d’une Oraison funèbre de Louis XIII et de quelques ouvrages de dévotion, entre autres les Glorieux titres du Rosaire, tous imprimés chez Doublet, à Saint-Brieuc, en 1643 ; le capucin Romain, auteur de la Défense du calendrier Grégorien, Defensio calendarii Gregoriani adversus hœreticos et schismaticos, Paris, 1647.

C’est encore du temps de l’évêque Denis de La Barde qu’ont paru deux écrivains d’un genre bien différent : le père Bagot et le chanoine Noulleau, tous les deux issus de familles notoirement briochines.

Jean Bagot était, dit-on, fils de ce Jean Bagot que nous avons classé parmi les syndics, en 1579. Il entra dans l’ordre des jésuites, dirigea leur collège de Clermont (aujourd’hui Louis-le-Grand) et fut un moment confesseur de Louis XIV encore enfant. Il composa plusieurs ouvrages de théologie et de polémique, entre autres l’Advis aux catholiques, à propos des discussions sur la grâce. Quelques unes de ses propositions sur le droit ecclésiastique, le firent accuser devant l’assemblée du clergé, de 1655. Il mourut, en 1664, recteur de la maison professe des jésuites, à Paris.

Jean-Baptiste Noulleau naquit, en 1604, d’une famille portant un nom estimé dans le commerce et les fonctions publiques. Il entra dans la congrégation de l’Oratoire, fut reçu docteur en théologie et prit possession, en 1639, de l’archidiaconat de Penthièvre, qu’il abandonna pour la charge de théologal. Il fut bientôt apprécié comme prédicateur, à cause de son élocution facile et de sa verve fougueuse et entraînante ; mais la liberté qu’il se permit en chaire choqua plusieurs personnages. En même temps, son zèle indiscret déplut au chapitre, qui lui reprocha ses trop longues prédications, puis son service irrégulier et finit par le réprimander et le priver même de l’entrée au