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alarmèrent le gouvernement. Elle demandait, en effet, de transporter l’hôpital à la maison des dames de la Croix, en lui donnant les biens de ce couvent, et de faire ensuite de l’hôpital une caserne. Le ministre, M. de Saint-Florentin, répondit que le roi, étant satisfait de la conduite édifiante de ces dames, ainsi que des secours qu’elles procuraient aux pauvres, ne voulait pas qu’elles fussent inquiétées dans leur maison, ni dans les bonnes œuvres qui s’y pratiquaient, et bientôt, en 1769, des lettres-patentes confirmatives leur furent accordées.

L’année 1770 fut marquée par une grande misère. La communauté décida de distribuer des secours, d’organiser des travaux, de fixer, chaque semaine, le prix du pain et de le faire afficher.

Cette année vit aussi supprimer l’institution du papegault. Il est curieux de la connaître sous sa dernière forme, d’après les statuts du 8 novembre 1756. Ces statuts, rédigés en 25 articles, avaient été approuvés par le duc de Penthièvre. Pour concourir, il fallait être domicilié depuis un an, âgé de 16 ans, professer la religion catholique, apostolique et romaine et prêter serment, entre les mains du maire ou d’un officier municipal, de bien servir le roi. Chaque chevalier devait avoir un bon fusil, une épée, un fourniment et des munitions. S’il jurait, s’enivrait ou injuriait un de ses confrères, il s’exposait à être puni, dégradé ou emprisonné. On tira quelque temps le joyau, au mois de mai, sur la place d’armes, près de la porte de Rennes, et plus tard dans les douves, du côté du Calvaire. Le jour du tir, les chevaliers assistaient à la messe, à 8 heures, puis chacun d’eux tirait une balle. Le prix appartenait à celui qui abattait le dernier morceau du papegault. Le vainqueur était assujetti à donner un déjeuner aux chevaliers et 12 livres aux tambours, à envoyer une barrique de vin de Bordeaux aux malades de l’hôpital, à remettre au maire un fusil d’une valeur de 30 livres et un oiseau de la grosseur d’un pigeon, en bon bois garni d’une plaque de fer d’Espagne de l’épaisseur d’un écu, pour l’année suivante. Il avait les mêmes avantages que