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M. Souvestre Villemain mourut au mois de décembre 1773. Il s’était fait apprécier à Saint-Brieuc et aux États par une conduite aussi sage que dévouée, car plus d’une fois ses concitoyens lui en témoignèrent leur reconnaissance. L’évêque de Saint-Brieuc était alors M. de La Ferronays (1770-1775), dont la charité se manifesta dans plusieurs circonstances, notamment à la suite de l’inondation de 1773. Le long et triste règne de Louis XV finit l’année suivante.

II. — DU TEMPS DE LOUIS XVI (1774-1789).


Le règne de Louis XVI commença, en 1774, sous d’heureux auspices et se continua quelque temps par des mesures libérales, telles que la création des assemblées provinciales. La Bretagne avait dans ses États une organisation administrative qu’elle ne songeait pas à modifier ; aussi s’occupa-t-elle surtout de recouvrer ses libertés municipales, après avoir joui, pendant quelques années, du repos et d’une prospérité relative.

Au commencement de cette période, la ville de Saint-Brieuc avait pour évêque M. Regnault de Bellescize, (1775-1796), prélat ami des arts et des grands travaux, qui plus d’une fois aida la ville de sa bourse et de son crédit. Le maire était M. Jean-Louis Bagot (1774-1776), ancien médecin de la marine royale, dont Ogée a fait l’éloge à propos des travaux du Légué.

En 1777, Saint-Brieuc fut visité par le comte d’Artois, le plus jeune des frères de Louis XVI. La même année, dit-on, Joseph II, empereur d’Allemagne, y fit une courte apparition, en voyageant incognito sous le nom de comte de Falkenstein.

Le calme de ces années fut trop court et fit place, dès 1779, à une agitation populaire qui se traduisit par des émeutes dans les principales villes de Bretagne. Heureusement, Saint-Brieuc en fut exempt.

De 1780 à 1789, la mairie y fut occupée, presque sans