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torisation de faire une digue, de la pointe d’Hillion à celle de Cesson. Il devait tenir noblement du roi l’espace compris entre cette digue et la chaussée d’Yffiniac, à la charge d’achever la digue dans dix ans, de l’entretenir à perpétuité et de payer au roi une redevance de trois sous par journal. Les travaux d’endiguement furent commencés ; mais, sur l’opposition des paroisses riveraines et des États de Bretagne, la concession fut révoquée sans indemnité, par arrêt du Conseil, du 3 novembre 1767.

Pour compléter l’histoire de Saint-Brieuc au xviiie siècle, nous aurions aimé à l’entourer d’un éclat littéraire, mais tout dans son passé a un genre modeste. Il suffit, en effet, d’indiquer les noms : d’Olivier Le Vicomte, recteur de Trégueux, auteur d’une oraison funèbre de M. de Boissieux, imprimée à Saint-Brieuc ; d’un autre recteur de Trégueux, Le Mée, cité par Ruffelet à cause de son poëme sur la translation de M. de Montclus à Alais ; d’un recteur de Saint-Michel, Trébouta, devenu principal du collège, qui a fait imprimer à Saint-Brieuc, en 1709, un résumé de l’état de l’ancienne et de la nouvelle Armorique, sous le titre : Veteris ac novœ Aremoricœ politia.

Parmi les chroniqueurs que nous avons eu l’occasion de mentionner, le premier par ordre de date est M. Jouannin de La Roche, maire de Saint-Brieuc en 1713. Il a laissé un manuscrit intitulé : « Catalogue chronologique ou répertoire des évêques de Saint-Brieuc, avec les choses remarquables en leur épiscopat, de 525 à 1726. » Les historiens qui s’en sont servi ne l’ont fait qu’avec beaucoup de réserve.

L’abbé Ruffelet a droit à une notice un peu détaillée, parce qu’il a fait vraiment honneur à sa ville natale. Né le 11 janvier 1725, Christophe-Michel Ruffelet était fils d’Alain Ruffelet et d’Anne Lymon. Chanoine de Saint-Guillaume en 1771 et de la cathédrale en 1789, il est surtout connu comme chroniqueur. Il débuta par deux années des Etrennes briochines (1762 et 1763), imprimées chez Mahé. C’est un almanach intéressant, accompagné d’une notice abrégée sur la ville et le diocèse de Saint-Brieuc. Les Annales briochines, imprimées également à Saint-