Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donc peu de titres à leur faveur. Ils allèrent cependant trouver Boissy d’Anglas, Durand-Maillane, Palasne-Champeaux, tous trois constituants, dont l’exemple devait décider les autres. Ils leur dirent qu’ils seraient responsables de tout le sang que verserait encore Robespierre, s’ils ne consentaient à voter contre lui. Repoussés d’abord, ils revinrent à la charge jusqu’à trois fois et obtinrent enfin la promesse désirée. » Après le 9 thermidor, Palasne fut délégué à Brest par la Convention pour y rétablir l’ordre. Peu de temps après son arrivée, il écrivait à la Convention : « l’influence de la Société populaire de Brest est telle que l’autorité des corps constitués est presque nulle », et il parlait de la dissoudre. Il s’occupait activement de sa mission, quand il mourut presque subitement, en 1795.

Palasne est sans contredit l’homme qui a joué le rôle politique le plus considérable à Saint-Brieuc pendant la Révolution. Très ardent au début, il mit au service des idées nouvelles une activité et une connaissance des lois qui furent appréciées à la Constituante et à la Convention, notamment dans la discussion sur les pensions. Il eut l’honneur de résister au parti de la Terreur et de contribuer à la chute de Robespierre.

Son compagnon des premières luttes, Bagot, était mort quelque temps auparavant. Déjà fatigué de la vie publique, Bagot avait été vivement affecté de la mort de sa femme et de l’exécution de Louis XVI, et, depuis son retour de la Législative, il ne s’était plus occupé que de soigner les malades à l’hôpital. C’est là qu’il gagna la fièvre putride et maligne dont il mourut, le 28 février 1794, laissant la réputation d’un homme de bien et d’un administrateur dévoué.

La mort de Robespierre mit fin à la Terreur et aux exécutions, mais non à la persécution, puisque, dans le mois d’août 1794, on incarcéra 100 prêtres à Saint-Brieuc, dans l’ancien couvent des Dames de la Croix, et que les représentants en mission prirent contre les chouans des arrêtés dont l’exagération allait jusqu’à la folie. Bientôt cette effervescence se calma. On accorda un armistice, puis une amnistie aux chouans, qui déposeraient les armes,