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actes de violence ; mais, en ce qui concerne les chefs, il a été dit dans l’enquête qu’ils avaient défendu de fusiller les prisonniers, et le rapport officiel constate que l’ennemi ne s’était pas emparé des caisses publiques, et n’avait même pas essayé de s’en emparer.

On ne voit donc pas pourquoi, après la réussite de leur coup de main sur la prison, les chouans auraient attendu l’attaque des troupes et des habitants, qui les auraient, dit-on, chassés de la ville vers sept heures. Ils durent se replier vers six heures, car c’est l’heure du dernier décès constaté officiellement du côté des habitants. Il est évident que, pendant ce mouvement de concentration, les républicains ont dû engager un combat de rues et faire perdre à l’ennemi quelques hommes. Le rapport avoue qu’on ne put le poursuivre dans sa retraite, aussitôt qu’on l’eût désiré, et qu’une colonne qui le suivit jusqu’au bois de Craffaut revint sans avoir engagé d’action.

Les chouans furent obligés d’abandonner quelques blessés, mais on ne connut pas le nombre de leurs morts. On en trouva quatre ou cinq dans la ville et un au dehors, près du Vaumeno. C’était le jeune Étienne Le Frotter, qui, après avoir délivré sa mère, était allé rejoindre les siens.

Le lendemain, le général Casabianca forma une colonne de 200 hommes environ de troupe de ligne et de garde nationale, et la plaça sous les ordres du capitaine Comminet, qui avait été rappelé avec ses carabiniers. Il le chargea de poursuivre les chouans. Ceux-ci, après avoir couché à Plaintel, étaient venus occuper le château de Lorges, où ils avaient fait prisonnier un détachement républicain. Apprenant qu’ils allaient être attaqués, ils préparèrent plusieurs embuscades dans la forêt, notamment à la Croix Saint-Lambert, où ils éprouvèrent un échec. Vivement pressés sur l’esplanade, en avant du château, ils y perdirent, au rapport des républicains, la pièce de canon qu’ils avaient amenée, se défendirent quelque temps dans le château et se dispersèrent dans la forêt, laissant, suivant les uns, 40 morts sur le champ de bataille ; suivant les