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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/259

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térieur, de rendre la paix au pays, de rouvrir les églises et de renouveler, ou plutôt de créer cette forte et régulière administration, sans laquelle il n’y a ni ordre, ni unité.

1800 (an viii et an ix). — Les mesures de réparation ne se firent pas attendre. Au lieu de discours, il y eut des actes. On s’empressa de rapporter la dernière loi sur les otages. Ceux-ci furent tous mis en liberté. Une amnistie fut ensuite promise à tous les chouans qui se soumettraient. MM. Legris-Duval et de Kerigant donnèrent l’exemple et déposèrent les armes. Le général Brune, commandant en chef de l’armée de l’Ouest, favorisait de tous ses efforts la pacification, et les habitants de Saint-Brieuc étaient déjà si rassurés qu’un jour on vint apprendre à l’adjudant-général Le Blanc, qui commandait la subdivision, « que les corps de garde près les fortifications extérieures étaient évacués, et que la plupart des habitants remplissaient déjà des douves ou fossés qu’on avait creusés pour la sûreté de la place. » C’était en germinal, cinq mois à peine après la chute du Directoire.

Ce mois de germinal vit installer le premier préfet, M. Boullé. Un arrêté des consuls, du 17 ventôse an viii, venait de créer une préfecture à Saint-Brieuc et cinq arrondissements dans le département. Ce n’était pas seulement dans ses divisions, c’était surtout dans son principe que le premier consul se proposait de modifier le système administratif établi par la Constituante. Il voulait que le département, l’arrondissement et la commune fussent organisés a l’image de l’État lui-même. À chacun de ces degrés, le pouvoir exécutif, confié à un seul, était séparé de l’assemblée délibérante, composée de plusieurs. Tous les représentants du pouvoir exécutif, formant une forte hiérarchie et relevant du chef de l’État, maintenaient l’unité du pouvoir. C’était juste et nécessaire, surtout au lendemain de la Révolution, pourvu qu’une centralisation excessive n’anéantit pas de nouveau les libertés communales.

La municipalité cantonale de Saint-Brieuc fut maintenue à titre provisoire, pendant l’année 1800, et la présidence