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en fut exercée, en dernier lieu, par un administrateur désigné suivant l’ordre du tableau. Bien qu’elle n’eût plus qu’une durée éphémère, l’ancienne administration poursuivit, conformément à la loi, le rétablissement de l’octroi. Il avait été suffisamment prouvé, depuis dix ans, que la part attribuée à la ville dans les impôts ne suffisait pas à couvrir ses dépenses ordinaires. Or, il fallait y ajouter une somme de plus de 20,000 fr., due à l’hospice pour l’entretien de cent enfants de la patrie. — L’hospice civil, qu’on venait de transférer du local de la Madeleine dans l’ancien couvent des capucins, était connu sous le nom d’hospice de l’humanité. On y recevait facilement les filles-mères de Saint-Brieuc et des communes voisines et on donnait même une prime de 120 francs à celles qui avaient mis au jour un garçon. De là, le nombre si considérable des enfants de la patrie. — On demanda donc au ministre un octroi municipal et de bienfaisance. Dès le mois suivant, la perception en était autorisée et mise sur le champ en activité. D’après le premier règlement, on voit que le droit d’octroi portait sur les boissons, le sucre, le café, les draps, cuirs, fers, ardoises, tabacs, bois à brûler, charbon.

Avant la fin de l’an viii, la tranquillité était si bien rétablie dans le département, qu’un arrêté des consuls du 4 floréal (23 avril) le replaça sous l’empire de la constitution. Il n’en avait été privé que pendant trois mois. Le 30 mai, le tribunal civil fut installé en grande pompe. Il eut pour président le citoyen Pouhaër. Le 14 juillet, en célébrant l’anniversaire de là Révolution, le préfet posa, sur la place de l’Égalité, la première pierre de la colonne départementale, dont les traces ont disparu depuis longtemps.

L’an viii vit organiser aussi le pouvoir législatif. Le 3 nivôse, les consuls avaient nommé la majorité du Sénat, en lui permettant de se compléter. Le Sénat, une fois constitué, fut chargé d’élire les 100 membres du tribunat et les 300 du corps législatif. En parcourant ces trois listes, on n’y remarque qu’un seul représentant des Côtes-du-Nord, le citoyen Le Mée, de Saint-Brieuc, ancien membre des Cinq-Cents.