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Saint-Brieuc, avec mission de recueillir les aumônes pour les distribuer aux pauvres à domicile, et de créer des ateliers où l’on pût faire travailler les mendiants valides. Le conseil municipal ne trouva rien de mieux que de confier ce double soin aux sœurs de Charité, qui avaient repris leur œuvre de dévouement depuis leur sortie de prison et avaient fini, avec l’aide de la charité privée, par racheter leur ancienne maison de la rue Madeleine. L’atelier des mendiants ne répondit pas aux espérances qu’il avait fait naître et fut promptement abandonné ; le bureau, au contraire, fut conservé et prospéra, grâce à l’excellente direction qu’on lui avait donnée. On en profita pour reprendre l’idée tout entière et créer vers 1804 un autre atelier, dans de meilleures conditions, pour 60 jeunes filles pauvres.

En même temps que les dépenses des communes augmentaient par suite de leurs nouvelles charges, le produit de l’octroi était frappé par le gouvernement d’une retenue de 5 % pour le pain des troupes. Il fallut par suite modifier l’économie du budget. On arrêta les dépenses fixes, telles que frais d’administration, à raison de 0,50 par habitant ; les autres dépenses, dites variables, durent être contenues dans les limites des recettes. Or, en dehors de leurs ressources particulières (octrois et revenus divers), il ne fut pas permis aux communes de demander à l’impôt plus de 5 centimes par franc du principal de la contribution. Malgré ces restrictions, le budget de l’an xi ne put pas être réduit par le ministre au-dessous de 27,395 fr., et celui de l’an xiii, au-dessous de 48,498 fr. 87, dont 15,507 affectés à l’hospice et au bureau de bienfaisance et 11,308, à l’école secondaire. L’augmentation était déjà sensible.

Vers la fin du Consulat, tout dans les fêtes officielles préparait, à Saint-Brieuc, à l’établissement de l’Empire. Les discours et les adresses qui remplissent les registres municipaux témoignent de l’enthousiasme des magistrats. Quant à l’attitude des familles bourgeoises, elle était également favorable, si l’on en juge par la composition de la compagnie de la garde d’honneur, destinée à servir auprès du premier consul. Cette compagnie, qui comprenait 42