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semblables à celles de 1824 et de 1827 dans les Côtes-du-Nord. Trois des anciens députés furent conservés : MM. Frottier de Bagneux et de Quélen, par le collège électoral du département, et M. Bizien du Lézard, par celui de l’arrondissement de Dinan. Le collège de Saint-Brieuc, en choisissant M. Le Corgne de Bonabry, ne se sépara pas de la politique du gouvernement ; mais l’opposition fit nommer, à Lannion, M. Bernard, et à Guingamp, M. Beslay. Ce dernier, ancien agent national pendant la Révolution, avait siégé, six fois, au nom de ses compatriotes de Dinan, dans les assemblées législatives du Consulat, de l’Empire et de la Restauration, et se présentait comme le plus vieux champion du parti libéral dans les Côtes-du-Nord. Il venait de signaler sa rentrée dans la vie politique en proposant d’organiser, en Bretagne, une association dont les membres devaient s’engager à refuser l’impôt, si le ministère violait la constitution. Cette menace eut un grand retentissement et, tout en restant à l’état de projet, elle alarma le gouvernement et donna un regain de popularité à Charles Beslay, qui fut élu député par plusieurs collèges. La session annoncée n’eut lieu qu’après la révolution de juillet.

II. — INSTITUTIONS DIVERSES.


Au premier rang des travaux dont s’enorgueillissait le conseil municipal en 1825, nous avons cité « des promenades soignées et de belles casernes ». Il faut y ajouter l’école mutuelle des garçons, dans la rue aux Chèvres, et le bâtiment du poids public et des pompes, qui fut adossé à la cathédrale malgré les protestations de l’évêque. Par ailleurs, il n’y eut que des projets pour l’établissement d’un abreuvoir, de lavoirs et de halles. On procédait avec tant de prudence et d’économie que, tout en reconnaissant la nécessité d’éclairer les rues, une délibération, du mois d’avril 1817, ordonna seulement de placer dans les principaux quartiers douze anciens réverbères, et de les tenir allumés jusqu’à onze heures du soir.