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16 octobre, en présence du préfet, de l’évêque et de nombreux auditeurs.

Le commerce maritime vit commencer une nouvelle époque de prospérité, grâce aux travaux importants qu’on entrepris au Légué. On se préoccupait depuis longtemps d’établir au port Favigo, à la place de la passerelle submersible, un pont roulant, de manière à ne pas empêcher plus tard le prolongement du canal jusqu’au pont de Gouët. La première pierre du nouveau pont fut posée en 1819 et les travaux, terminés en 1821, coûtèrent environ 36,000 fr. Ils donnèrent lieu à de vives réclamations de la part de la ville de Saint-Brieuc, car l’administration supérieure s’était décidée, en cours d’exécution, à faire un pont fixe. Ce fut ce dernier projet qui l’emporta. Immédiatement après, le gouvernement ordonna de compléter le système des quais, qui n’avait été abordé que par parties. On construisit, de 1821 à 1829, sur les plans de l’ingénieur en chef Lecor, 395 mètres de murs de quais sur la rive droite et 350, sur la rive gauche ; on établit deux grils de carénage avec cales de service et un chantier de construction. La dépense fut de 300,000 francs.

L’achèvement des travaux fut suivi de l’établissement d’un entrepôt réel au Légué. Cette faveur, accordée déjà en 1776 et ajournée par suite de la guerre d’Amérique et de la Révolution, fut renouvelée par la loi, du 17 mai 1826 et rendit nécessaire la construction d’un bâtiment pour la douane. Malgré l’opposition de la commune de Plérin, il fut construit sur la rive droite. La ville de Saint-Brieuc fut encore obligée, à cette occasion, de faire valoir ses anciens sacrifices et ses droits sur le port.

La pêche de la morue avait pris un grand développement dans la baie de Saint-Brieuc, car il fut constaté qu’en 1829, les seuls ports du Légué, de Binic et du Portrieux envoyaient à Terre-Neuve 41 navires, montés par 3,000 marins environ, et représentant une valeur de 3 millions, que garantissait l’assurance mutuelle des armateurs de la baie.

Le mouvement que nous avons signalé dans l’agriculture,