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l’industrie et le commerce, n’est constaté que dans de rares documents administratifs. La presse locale, un peu plus libre cependant, n’était représentée par aucun organe important. À titre de curiosité, on peut mentionner une Feuille du jour, dont quelques numéros furent publiés, de 1815 à 1816, par Beauchemin. M. Kerviler, dans son récent Essai de bibliographie, en cite un exemplaire du 22 avril 1816 , contenant « une histoire de Napoléon Bonaparte, suivie de sa vente après ses mauvaises affaires, sa confession générale et sa mort civile ». Le Journal des Côtes-du-Nord existait toujours, ainsi que la Feuille d’annonces. Celle-ci, restée seule en 1821, subit plusieurs transformations. En la réorganisant, le 10 janvier 1829, dans sa 19e année, sous le titre : « Feuille d’annonces littéraire, agricole, industrielle et commerciale des Côtes-du-Nord », M. Chevalier déclara qu’un journal politique était impossible à Saint-Brieuc, tant à cause du chiffre élevé du cautionnement que du goût du public. « Ce qu’on veut, disait-il, c’est de la politique départementale, c’est-à-dire des attaques contre les actes de l’autorité. On ne veut voir que des abus ». Le moment n’était pas encore venu d’éveiller l’esprit public, et la feuille d’annonces se borna, outre les faits divers, à insérer un plus grand nombre d’articles d’économie rurale.

Les hommes distingués fournis par la ville de Saint-Brieuc à cette époque étaient surtout des administrateurs. Quant aux écrivains, nous les avons vus déjà figurer sous l’Empire. Trois d’entre eux sont morts pendant la Restauration : Allaire et les deux Catineau. Leur rôle a été modeste et leur vie presque tout entière s’est passée en dehors de Saint-Brieuc.

Allaire, Julien, naquit à Saint-Brieuc, le 18 janvier 1742. Receveur-général des domaines de la généralité de Limoges avant la Révolution, il était administrateur général en 1789. Nommé, à l’époque de la réorganisation, l’un des administrateurs des forêts, il fut chargé du contentieux et dureboisement. Il mourut en 1816, laissant en manuscrit le récit d’un voyage fait, en 1814, dans les forêts des bords du Rhin