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l’Armorique, il se fit une place dans le recueil la Muse bretonne. Cet esprit facile, mais léger, se plaisait à traduire l’Énéide en vers burlesques et à composer des poésies érotiques. Il était archiviste des Côtes-du-Nord quand il mourut à Saint-Brieuc, le 17 février 1843.

À ces noms qui appartiennent surtout aux lettres et aux sciences, nous ajouterons ceux de quelques hommes qui ont figuré dans notre histoire politique et administrative, à l’époque de la Révolution : MM. Prud’homme, Le Nepvou de Carfort et Lymon de La Belleissue.

Prud’homme, Louis-Jean, né à Saint-Brieuc, le 14 mars 1745, descendait par sa mère des Doublet, dont il possédait l’imprimerie. Lieutenant de maire en 1789, mais opposé aux idées nouvelles, il se démit de ses fonctions et fut longtemps emprisonné. En l’an v, les électeurs l’envoyèrent au conseil des Anciens ; en 1817, il fut nommé maire et ne resta que deux ans en charge, parce qu’il ne voulut pas encore s’écarter de ses principes. Retiré des affaires, il développa dans sa correspondance et dans quelques écrits les idées politiques et religieuses qui avaient été la régie de sa vie. Il mourut, le 22 mars 1832, à l’âge de 87 ans.

Le Nepvou de Carfort, Jean-François, naquit à Saint-Brieuc, le 4 février 1774. Compagnon de Boishardy dès la prise d’armes de 1790, il se signala, comme son ami, par un courage qui allait jusqu’à l’audace. Chef d’une division de chouans pendant l’invasion de Saint-Brieuc en 1799, il déposa les armes après l’amnistie de 1800. Compromis dans la conspiration de Cadoudal, il resta en prison jusqu’à 1814. Retraité sous la Restauration en qualité de colonel, il passa dans le calme les dernières années d’une vie très agitée au début et mourut, en 1847, prés de Moncontour.

Lymon de La Belleissue, Joseph-Michel, né à Saint-Brieuc, le 18 octobre 1759, était fils de cet ancien maire de Saint-Brieuc dont les mémoires manuscrits nous ont fait connaître plus d’un trait de mœurs, au xviiie siècle. Le fils vivant à une époque de troubles, n’eut pas toutes les idées politiques de son père ; mais il combattit néan-