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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/330

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moins la Révolution avec énergie sous le Directoire. Il exerça la médecine sous le Consulat, en s’occupant beaucoup plus de ses fonctions d’adjoint. C’est surtout en qualité de membre du jury d’instruction et de la commission de recherche des objets d’art, qu’il rendit des services. Il en fut récompensé par une place au conseil de préfecture, dont il devint le doyen. Il mourut à Saint-Brieuc, le 17 novembre 1847, à l’âge de 87 ans, ayant vécu sous cinq régimes politiques différents. Avec lui s’est éteinte l’ancienne famille Lymon.

En résumé, sous la monarchie de Juillet, la bourgeoisie de Saint-Brieuc a fait un essai de liberté et de vie municipale et donné à la ville un développement assez considérable, sans pouvoir toutefois empêcher les embarras financiers. À côté de cet essai sérieux, quoique limité, il s’est opéré, sous l’influence de la liberté, un mouvement religieux et charitable qui s’est étendu à la population tout entière.

Si l’on compare maintenant la situation de Saint-Brieuc en 1789 et en 1848, au point de vue municipal seulement, on doit être étonné du peu de progrès réalisé dans les institutions par les quatre gouvernements qui se sont succédé, après quatre révolutions. Ces gouvernements craignaient sans doute, en développant les libertés municipales, de diminuer l’unité du pouvoir, et d’ailleurs, il faut l’avouer, l’opposition réclamait de préférence des réformes politiques, croyant peut-être que les autres en seraient la conséquence naturelle. La réforme électorale ! Telle était, en effet, la question qui passionnait le public en 1847.