Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’empereur descendit au perron de l’hôtel pour voir défiler les députés des communes rurales du département. Le diner officiel fut suivi d’un bal offert par la ville sous une tente immense, dressée sur le Champ de Mars. La pluie qui survint à la fin du bal, n’empêcha pas la foule des étrangers de rester à Saint-Brieuc, pour saluer encore une fois l’empereur et l’impératrice. Le lendemain matin, l’empereur examina, dans le parc de la Préfecture, les meilleurs types de notre race chevaline dans ses deux variétés : le cheval de trait du littoral et le cheval léger de la montagne. Une course d’obstacles lui fut offerte à la sortie de la ville, mais la pluie qui continuait de tomber à torrents ne permit pas d’en apprécier l’effet. Le cortège quitta Saint-Brieuc vers 9 heures et demie pour se rendre à Dinan. Un rédacteur de la Bretagne, M. Poulain-Corbion, faisait partie de la suite impériale, en qualité d’historiographe. On évalue à 40,000 le nombre des personnes venues à Saint-Brieuc pour voir l’empereur.

Quelques jours auparavant, on avait appris la nomination à l’évêché de Saint-Brieuc de M. Martial, vicaire-général de Bordeaux. Mgr Martial fut sacré à Bordeaux, le 21 novembre, et fit son entrée solennelle à Saint-Brieuc, le 4 décembre.

Le concours régional avait coûté à la ville 10,000 fr., et la réception impériale, 50,000 fr. ; mais l’empereur avait dit un mot favorable au passage du chemin de fer par Saint-Brieuc. La concession fut en effet accordée par la loi du 11 juin 1859. Cela suffisait pour effacer toutes les inquiétudes, d’autant plus que le produit de l’octroi fut satisfaisant à la suite d’une bonne récolte.

Le 24 juin, la première pierre de l’hospice des incurables fut posée dans l’enceinte de l’hospice général. Cette œuvre était due à la sœur Géray, qui avait remis à l’administration 24,000 francs, recueillis par elle dans le département avec un dévouement infatigable.

Le 20 novembre, eut lieu le sacre de M. Epivent, curé de la cathédrale, appelé au siège d’Aire. La cérémonie fut présidée par Mgr Martial, assisté des évêques de Nantes