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et de Quimper. Le lendemain, les évêques allèrent bénir la première pierre du nouveau collège de Saint-Charles. On voulait que ce collège correspondit, par son installation, au rang qu’il avait pris dans l’enseignement libre du diocèse.

La première phase du règne de Napoléon III fut terminée par la courte et glorieuse campagne d’Italie, qui fut suivie de la paix. Dans cette campagne, quatre de nos concitoyens avaient été tués ou étaient morts des suites de leurs blessures : le commandant Kléber, le lieutenant Conor, le sergent Perron et le caporal Duseigneur.

1860-1870. — L’année 1860 fut signalée par un revirement de la politique impériale et, à Saint-Brieuc, par un développement considérable des travaux publics.

Une lettre impériale, du 5 janvier, sur la liberté commerciale fut l’annonce du traité de commerce, signé avec l’Angleterre, le 22 janvier. D’un autre côté, l’empereur suivait dans la question romaine une politique qui jetait le trouble et l’inquiétude parmi les catholiques. Le journal La Bretagne ayant publié une lettre de MM. de Cuverville, député des Côtes-du-Nord, Lemercier et Keller, pour protester contre cette politique, fut supprimé par décret du 15 février. L’Armorique fut créée, et autorisée à succéder à La Bretagne avec une partie de l’ancien personnel ; mais il n’y eut plus le même élan chez les catholiques des Côtes-du-Nord, pour soutenir la politique impériale.

Les attaques dirigées contre le pouvoir temporel de la papauté par un aventurier célèbre et par le gouvernement piémontais, avaient ému déjà le sentiment religieux dans les Côtes-du-Nord, et un grand nombre de volontaires étaient allés se mettre sous les ordres de Lamoricière pour défendre l’indépendance du souverain Pontife. Ils succombèrent à Castelfidardo, le 18 septembre, après avoir fait des prodiges de valeur, méritant qu’un général français leur appliquât ces paroles : « le soldat qui reste fidèle au poste du péril et de l’honneur, doit être glorifié dans tous les pays ». La ville de Saint-Brieuc compta quelques-uns des siens parmi les défenseurs du Saint-Siège. L’un d’eux, M. Alfred de La Barre de Nanteuil, tomba sur le